
La ville de Madrid a élaboré son plan de mobilité urbaine durable (PMUD), qui énonce les objectifs généraux à atteindre par la ville d’ici à 2020. Ces objectifs consistent à améliorer la qualité environnementale, la compétitivité économique, la sécurité routière et le caractère global du modèle de mobilité de Madrid. Le PMUD définit les priorités de la ville, anticipe ses scénarios futurs, établit des actions concrètes et indique les éléments à prendre en compte pour les mettre en œuvre.
Le plan poursuit l’ambition de rendre la ville à ses habitants, qui l’ont perdue au profit de la circulation automobile. Il permettra aux transports publics d’être plus flexibles et complets, et garantira aux habitants le bénéfice de rues plus attrayantes et plus saines qui encourageront la mobilité active.
Madrid est la métropole la plus peuplée du sud de l’Europe et, sur ce même critère, occupe la troisième position au niveau de l’ensemble du continent. Quelque 3,23 millions de personnes vivent dans la ville (soit une densité de 5 294,5 habitants par km²) et plus de 6,5 millions dans l’agglomération.
La ville est connue pour ses larges avenues et quatre grands périphériques reliés par un réseau routier radial. Madrid est également réputée pour son système de transport public très développé : un réseau de métro long de 293 km et neuf lignes de train de banlieue avec 89 gares reliant l’agglomération à la ville, qui possède 13 grands centres d’échange intermodal. Le réseau de bus urbain, qui compte 200 lignes desservant des trajets sur un total d’environ 775 km, atteint des quartiers hors de la portée du métro. En outre, les 1 560 vélos électriques du système cycliste public et les services de voitures partagées ajoutent encore à la flexibilité des transports.
Une proportion de 43 % de l’espace global de la ville est réservée aux piétons ; 42 % des citoyens utilisent les transports publics, 29 % se déplacent à pied et 29 % utilisent des véhicules privés. Bien que la répartition modale soit déjà positive, Madrid veut, avec son PMUD, décourager encore davantage l’usage de la voiture privée en faveur des transports publics et des moyens de transport actifs, cela dans le but de réduire les incidences négatives de la circulation automobile et d’améliorer la qualité de vie des citoyens.
Le PMUD est basé sur le travail fourni par le Conseil de la mobilité de Madrid, un organisme participatif qui a créé une vision du modèle de mobilité durable pour la ville, lequel a été accepté et partagé par ses principaux acteurs, par ex. les partis politiques de l’opposition, la Chambre de commerce, les associations de riverains et l’autorité des transports.
Pour élaborer ce plan, un diagnostic exhaustif de la situation de la mobilité à Madrid a été réalisé, avec notamment des projections de l’offre et de la demande jusqu’en 2020.
Le plan a adopté les objectifs du Conseil de la mobilité sur la base de ce diagnostic, en prenant en considération les rapports et le cadre stratégique du PMUD. Le Conseil de la mobilité suit un processus participatif pour réaliser l’analyse qualitative à la fois du diagnostic et des lignes d’action stratégique du plan. Ce processus permet de détecter les points faibles du système et de déterminer à quel point les mesures potentielles sont faisables et souhaitées.
Selon le plan, trois éléments sont visés en particulier :
- Décourager la mobilité peu efficiente
- Favoriser les moyens de transport durables
- Améliorer le système global de mobilité
Grâce au rapport sur l’état de la mobilité à Madrid, un mécanisme de suivi annuel a été mis en place. Des évaluations plus approfondies auront lieu en 2017 et en 2020.
Le plan propose 95 mesures spécifiques visant à atteindre, d’ici à 2020, une réduction de presque 6 % de la circulation en ville au bénéfice de la mobilité piétonne, de l’usage du vélo et des transports publics.
Parmi les mesures les plus marquantes, citons l’introduction d’un service de stationnement réglementé intelligent (SER), l’amélioration du réseau de pistes cyclables, la création de méthodes alternatives de stationnement automobile et de voies réservées aux bus, et la mise en place de solutions technologiques pour contrôler l’accès des véhicules aux zones de chargement et de déchargement.
Le PMUD accroîtra le confort des citoyens et améliorera leur qualité de vie en réduisant le recours à l’automobile. Selon les estimations de la ville de Madrid, la mise en œuvre des mesures prévues par le plan réduira de 3,2 millions le nombre de km parcourus en voiture par jour, ce qui correspond à une diminution de 135 000 tonnes de CO2, 400 tonnes de NOx et 26 tonnes de particules PM 2,5.
Madrid prévoit que, en 2020, elle devra s’accommoder de quelque 130 000 trajets supplémentaires par jour, soit une hausse de 3,5 %. Le PMUD permettra l’absorption de ces trajets par des moyens de transport durables afin de prévenir l’augmentation de la congestion dans la ville.
Les mesures conçues pour décourager l’usage des véhicules privés et promouvoir les autres moyens de transport devraient entraîner une augmentation de la part des transports publics, qui passera de 42 à 45 %. La part des formes de mobilité active, comme la marche à pied et le vélo, sera également en hausse, passant de 29 à 32 %. En conséquence, l’usage du véhicule privé devrait chuter pour atteindre 23 % des trajets journaliers, contre 29 % actuellement.
Ce plan doit relever d’importants défis, tels que concevoir un espace urbain plus local, plus humain et plus social dont bénéficieront les personnes, dans une vaste métropole qui absorbe des millions de trajets chaque jour et doit rester accessible et économiquement efficiente.
Les défis spécifiques consisteront à améliorer la qualité environnementale de la ville et à calmer la circulation, tout en garantissant le maintien d’une certaine quantité de trafic en véhicule privés au moyen de la réglementation et de l’organisation routières. L’augmentation de la vitesse d’exploitation des transports publics représente aussi un défi, surtout en dehors de la M-30 (l’autoroute périphérique qui dessert les districts centraux de Madrid), de même que l’amélioration de l’efficience de la répartition des biens urbains.
En même temps, les responsables de la ville estiment que ce plan donne l’occasion, d’une part, de rendre l’espace urbain aux citoyens en maximisant le caractère agréable des rues et des places. D’autre part, le plan permet d’accroître le capital social et naturel au bénéfice des citoyens de Madrid, qui souhaitent continuer à évoluer et à vivre dans une ville saine, efficiente et confortable.
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