
Embouteillages, problèmes de stationnement, baisse de la fréquentation des transports publics, infrastructures piétonnes et cyclistes en mauvais état : la ville de Košice rencontre aujourd’hui des problèmes de mobilité considérables. Pour y faire face, la ville a décidé de développer un plan de mobilité urbaine durable (PMUD) avec le soutien du projet de l’UE ATTAC. La mobilisation des différents intervenants et des citoyens a été un élément essentiel du projet. Le premier PMUD de Slovaquie a été accepté par la municipalité de Košice en mars 2014.
Košice est la deuxième plus grande ville de Slovaquie et compte environ 240 000 habitants. En 2013, les transports publics représentaient 40 % des trajets effectués par les citoyens ; 29 % utilisaient la voiture ; 28 % se déplaçaient à pied ; et seuls 3 % optaient pour le vélo. Les transports publics de la ville se composent d’un réseau de tram de 34km, d’un réseau de bus de 178 km et d’un réseau de trolleybus de 13 km.
Depuis 2006, le nombre d’usagers des transports publics est en déclin, une tendance alarmante à laquelle se sont ajoutés d’autres problèmes. La ville a donc décidé de mettre au point un PMUD, une méthode efficace pour répondre aux problèmes de mobilité de façon globale et structurée. En Slovaquie, les autorités locales ne sont aucunement tenues de développer et de mettre en œuvre un plan de mobilité urbaine durable. Cependant, pour bénéficier d’un financement dans le cadre de projets liés aux transports publics, celles-ci doivent présenter un PMUD ou un plan similaire.
Le Plan de mobilité urbaine durable de Košice a été conçu dans le cadre du projet ATTAC (Attractive Urban Public Transport for Accessible Cities 2011-2014, Des transports publics urbains attractifs pour des villes accessibles 2011-2014), cofinancé par le Fonds européen de développement régional . En 2012, la compagnie de transport public de Košice, détenue à 100 % par la ville et un partenaire ATTAC, a lancé un appel d’offres pour l’élaboration du PMUD. Le projet, d’une valeur de 17 000 euros, a été confié à l’université de Žilina , en Slovaquie.
La préparation du plan de mobilité urbaine durable a commencé en avril 2013. L’université chargée de la mission s’est appuyée sur les lignes directrices de la Commission européenne. Le document souligne l’importance du caractère interactif de l’élaboration du plan. En effet, le PMUD ne doit pas être le simple résultat de phases consécutives mais bien un processus intégré permettant d’établir un diagnostic partagé de la situation, fondé sur une définition progressive des objectifs généraux et la cohérence des moyens.
L’université a créé un groupe d’experts réunissant des acteurs clés pour superviser l’élaboration du PMUD. Le groupe était composé de membres issus de quatre départements municipaux différents (construction, planification urbaine, transport et environnement) ; du gouvernement régional ; du ministère des transports, de la construction et du développement régional , de la compagnie locale de transport public DPMK ; de la compagnie de chemin de fer ; de la police ; et d’une association municipale de cyclistes .
Ce groupe d’experts s’est réuni à deux reprises, en plus d’échanges réguliers par téléphone et par e-mail. Il a également participé à trois réunions publiques organisées par la municipalité. La première a eu lieu au printemps 2013, en présence d’une vingtaine de participants. Les experts y ont présenté le projet ainsi que les principaux problèmes de mobilité à Košice. La deuxième réunion a été organisée à l’automne 2013, avec environ 12 participants, en vue de discuter de mesures potentielles. Enfin, lors de la troisième réunion, tenue au début de l’année 2014, les 30 participants ont eu l’occasion de commenter le projet de PMUD. Aucune remarque importante n’a été formulée. Le PMUD de Košice a été accepté en mars 2014.
Le plan de mobilité urbaine durable de Košice intègre les questions de la participation des intervenants et du public, de l’amélioration et de l’intégration des transports publics, du stationnement, de la marche à pied, du cyclisme et de l’environnement dans une stratégie conjointe globale. Le plan comprend également des éléments typiques aux PMUD, tels que la définition d’objectifs « SMART » et l’évaluation de l’impact des mesures proposées. Pour plus d’informations, référez-vous au document du PMUD de Košice ci-dessous.
Dans le cadre du PMUD, une base de données dynamique a été créée pour répertorier toutes les mesures proposées ainsi que les actions liées aux objectifs. La base de données n’est pas publique, mais les intervenants peuvent la visualiser et proposer de nouvelles mesures. Certaines sont déjà en cours de mise en œuvre. La première proposition comprenait près de 70 actions, dont environ sept ont déjà été introduites ou vont l’être sous peu. Parmi elles, on trouve notamment l’acquisition de nouveaux trams, d’une valeur totale de 40 millions d’euros, ou la construction de 1 000 râteliers à vélos dans la ville, une opération qui a coûté 9 000 euros.
La base de données contient également des mesures ne bénéficiant pas encore de financement, mais pour lesquelles la municipalité compte faire appel au ministère et à l’UE. Étant donné qu’il s’agit d’un processus de longue haleine, Košice va poursuivre sur sa lancée en mettant en œuvre des mesures peu coûteuses, telle que la tenue de réunions régulières, la gestion de la mise en œuvre du PMUD et l’installation de nouveaux parkings à vélos. La base de données des différentes mesures sera mise à jour de façon permanente.
La participation de multiples intervenants lors de la phase de développement du plan s’est avérée efficace pour élaborer une stratégie prenant en compte tous les aspects et secteurs impliqués. « Il s’agit d’un phénomène nouveau pour Košice et celui-ci a fortement influencé la qualité du plan ainsi que le soutien récolté », déclare Marian Gogola, de l’université de Žilina, qui cite l’exemple de la solution détaillée proposée par les citoyens pour améliorer les lignes de transport public et leurs horaires en ville.
Toutefois, M. Gogola admet que ce processus peut encore être amélioré. En effet, le nombre de participants aux réunions publiques était plutôt restreint. Ce phénomène est peut-être dû à une communication insuffisante, voire inefficace, principalement à travers les canaux de la municipalité, tels que le site internet. « Il faut dire aussi que la participation publique n’est pas encore une pratique courante en Slovaquie », ajoute-t-il. « La participation des multiples intervenants et des citoyens est un processus qui requiert du temps et devrait être soigneusement planifié à l’avance pour éviter les délais importants. Il ne faut pas non plus sous-estimer les efforts qu’il faut déployer pour convaincre les différents acteurs des bénéfices de l’élaboration du PMUD », explique le professeur.
En outre, M. Gogola affirme : « Il ne s’agit pas uniquement de mettre au point une nouvelle vision ou un nouveau document, mais bien d’élaborer un ensemble intégré et structuré de mesures qui seront effectivement mises en œuvre. Ce document PMUD est un guide – une sorte de livre de recettes – pour que la ville puisse continuer à développer son plan de mobilité urbaine durable et à mettre en œuvre différentes mesures ».
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