
Les villes européennes sont confrontées à de plus en plus de défis liés au transport : pollution atmosphérique au niveau local, émissions de CO2 et leurs effets sur la santé, embouteillages… En Europe, le transport dépend à 95 % des carburants fossiles. La diversification des sources d’énergie est essentielle pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’UE.
Le projet « Clean Hydrogen in European Cities » (CHIC, Hydrogène propre dans les villes européennes), financé par l’UE, déploie une flotte de bus à pile à combustible et des stations de ravitaillement en hydrogène à travers l’Europe. Il vise à améliorer encore davantage cette technologie et offre une solution fonctionnelle aux villes européennes à la recherche de véhicules plus propres.
Le projet CHIC implique 23 partenaires de huit pays différents : 10 sociétés de transport, huit partenaires industriels et cinq organismes de recherche/conseil. Le coût total du projet s’élève à 81,8 millions d’euros, dont 25,88 millions sont cofinancés par l’entreprise commune Piles à combustible et Hydrogène (PCH) – un partenariat public-privé soutenant les activités de recherche, de développement technologique et de démonstration des technologies liées à la pile à combustible et à l’hydrogène en Europe.
Le but du projet CHIC est de démontrer que les bus à pile à combustible peuvent jouer un rôle considérable dans la « décarbonisation » du secteur européen des transports publics, en particulier quand la production d’hydrogène est propre. De plus, ces bus contribuent à l’amélioration de l’environnement urbain en augmentant la qualité de l’air, en réduisant les nuisances sonores et en renforçant le confort des passagers et du chauffeur.
Vingt-six bus à pile à combustible, financés par l’entreprise conjointe PCH, roulent dans cinq villes européennes : Argovie (CH), Bolzano (IT), Londres (UK), Milan (IT) et Oslo (NO). Dix bus à pile à combustible supplémentaires sont actuellement opérationnels dans d’autres villes partenaires, grâce à des programmes financés indépendamment, et neuf stations d’hydrogène sont opérationnelles.
Parmi les raisons qui poussent les villes à participer à ce projet, citons le fait que cette technologie offre une stratégie à long terme axée sur la réduction de la dépendance aux carburants fossiles en utilisant davantage les ressources locales, en créant des emplois et en renforçant la compétitivité économique. Cette technologie offre également des solutions aux principaux défis urbains (pollution atmosphérique au niveau local, émissions de gaz à effet de serre et nuisances sonores), tandis que les transports publics constituent une alternative à la voiture, réduisant ainsi les embouteillages.
Les villes qui participent au projet retirent des bénéfices directs des bus de démonstration, tout en contribuant à la réduction des coûts technologiques et des frais liés au futur déploiement de leur flotte et de celles d’autres villes européennes.
Les bus ont démontré une autonomie qui peut répondre aux demandes des exploitants :
Ville |
Autonomie1 |
Utilisation quotidienne2 |
Londres (UK) |
250-300 km |
18 heures |
Bolzano (IT) |
250-300 km |
12 heures |
Argovie (CH) |
180-250 km |
18 heures |
Oslo (NO) |
200-290 km |
Jusqu’à 15 heures |
Milan (IT) |
122 km |
Jusqu’à 16 heures |
Cologne (DE) |
250 km |
Jusqu’à 10 heures |
Hambourg (DE) |
400 km |
8-16 heures |
1. Moyennes basées sur la contenance du réservoir et la consommation moyenne
2. Chiffres soumis au type d’itinéraire (le même bus peut être en service sur plusieurs itinéraires)
Comparé aux bus à pile à combustible ancienne génération, on observe une amélioration de 50 % de l’économie de combustible et le temps de recharge varie de 7 à 20 min (contre une heure auparavant). Notons aussi qu’aucun problème de sécurité n’a été soulevé au cours du projet. La disponibilité des stations de distribution d’hydrogène était également très importante (plus de 98 % dans la plupart des cas). Des études ont révélé une attitude positive face à cette technologie parmi les personnes impliquées directement ou indirectement dans le projet. Cependant, elles ont aussi démontré que cette acceptation pouvait varier si les attentes n’étaient pas satisfaites et/ou si la communication au sein du projet se détériorait.
Des relations avec des acteurs influents et potentiellement sceptiques extérieurs au secteur de l’hydrogène ont montré qu’il pouvait être bénéfique de comprendre et d’intégrer leur point de vue dans le dialogue. Le projet CHIC a élaboré des recommandations pour les villes intéressées par le déploiement de cette technologie et des informations sont régulièrement échangées avec des projets de suivi.
Certaines villes ont rencontré des difficultés en ce qui concerne les procédures de passation de marché et d’autorisation pour les stations d’hydrogène. Les délais dans les procédures de passation de marché suggèrent qu’il est nécessaire de sensibiliser davantage les décideurs à cette technologie et aux sujets associés, en développant par exemple des normes communes.
Le principal problème de cette technologie est la disponibilité des bus, qui est jusqu’à présent en-deçà des attentes. Elle devrait cependant augmenter au fur et à mesure que les problèmes liés aux composants et à la chaîne d’approvisionnement seront réglés. Les exploitants et fournisseurs de bus travaillent quotidiennement en collaboration pour remédier à cette situation.
Le prix d’un bus à pile à combustible a diminué de 50 % depuis 2002 mais reste un obstacle majeur. Une nouvelle coalition a été créée, qui réunit des villes et régions en vue de générer une masse critique suffisante pour permettre le déploiement de véhicules à faible coût et fiables grâce à des économies d’échelle.
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